En témoignent les règles édictées dans le guide de séjour destiné aux visiteurs de passage, qui revient sur l’histoire des lieux. Eviter les éclats de voix dans les étages ou les conversations sonores de nuit pour préserver les rapports avec le voisinage, se déplacer avec discrétion dans les grands couloirs sonores, veiller aux portes qui claquent… La vie commune est parfois très concrète !
Quelques panneaux explicatifs retracent également les grands jalons de présence monastique au fil des siècles, à l’entrée de la chapelle qui fut ouverte au public lors du festival de théâtre cet été.
Sœur Marcelle, supérieure de la communauté qui a quitté les lieux en octobre 2022, nous avait confié avec un sourire paisible : « Je reprendrai les paroles de Sainte Thérèse : seul l’Amour compte. Mais j’ai hâte qu’il y ait de la vie, des enfants dans ce jardin ! »
Cette vie, elle s’y est bien déployée : en témoignent les joyeux éclats de voix lors du chantier participatif au jardin chaque samedi matin, auquel participent résidents, voisins et visiteurs. Le grand repas hebdomadaire du mercredi soir, mais aussi quelques événements festifs : grandes tablées pour l’accueil du festival Bien Bon, son léger du violoncelle face aux gradins au fond du parc en plein mois de juillet… Les familles prennent régulièrement la plume pour envoyer nouvelles et photos à sœur Marcelle, qu’ils ont par ailleurs récemment visitée à l’EHPAD d’Avignon.
Et pourtant persiste la « soirée silence » hebdomadaire, lors de laquelle chaque résident est invité à prendre un temps d’intériorité, coupé du tumulte quotidien, téléphone posé au fond d’un panier. Une manière, peut-être, de remettre au goût du jour une part de la sagesse monastique dans laquelle chaque « maison commune » peut puiser l’inspiration de ses règles de vie collective. A quand un atelier « Découvrir la règle de saint Benoît » dispensé dans le cadre de l’accompagnement par la pépinière Oykos ? Nous y réfléchissons !
Lors de chaque étude de nouveau site, nous cherchons comment préserver l’identité du lieu dans la continuité de sa spiritualité d’origine. Quelle joie donc, lorsque le clin d’œil est bien visible ! A Lalouvesc, les sœurs du Cénacle avaient émis le souhait d’un nouvel usage alliant particulièrement questions sociales et attention au respect de la terre. Lorsque Propolis se propose auprès d’Oykos pour réhabiliter les lieux, nous avançons donc confiants qu’y déployer leur intuition aurait du sens. A quelle prochaine identité chercherons-nous à donner un nouveau visage ? Nous découvrons nous-mêmes la richesse inépuisable de notre patrimoine historique, humain et spirituel. Et nous sentons parfois bien petits, mais pleins d’enthousiasme, face au champ des possibles !