« Quand je suis arrivée, j’étais au bout de ma vie. Hébergée par quelqu’un qui avait des problèmes psychologiques, assez virulent, je devais trouver une solution pour ne pas finir à la rue. J’ai déjà connu la rue, et j’ai perdu la garde de mes enfants, c’est pas facile.
Dans le cadre du festival, une famille résidente de l’ancien Carmel m’a proposé de travailler pour des missions d’hôtellerie et de restauration. Ils m’ont ensuite proposé une chambre.
Ce que je trouve de différent ici ? La sérénité : pouvoir dormir tranquille dans mon lit sans avoir peur que quelqu’un vienne me déranger ou même me frapper. Il n’y a pas de cris, de médisance. J’y trouve aussi le plaisir de pouvoir recommencer à cuisiner, à partager.
Ma fille vient régulièrement ici. On cuisine ensemble, on participe aux repas communs et aux chantiers du jardin le samedi, aux soirées jeux de société… Elle aime venir. Elle peut enfin voir sa mère sereine et avoir un espace où grandir elle-même sans crainte.
Ici, on me fait confiance, j’ai des compliments sur mon professionnalisme. Les jeunes viennent me demander conseil pour la cuisine, on me laisse souvent carte blanche pour améliorer la déco de certaines chambres… Lors du festival, j’ai notamment aidé au foodtruck. Je reprends confiance en mes capacités. Je me sens enfin exister ! »